Par Susan Little, Docteur Vétérinaire spécialisée en pathologie féline

Ce n’est que très récemment que l’on s’est aperçu de la présence de cette affection chez le chat. Depuis longtemps identifiée comme une pathologie héréditaire chez certaines races de chien, on pensait qu’elle n’existait pas en élevage félin.

De récentes recherches on prouvé qu’elle était bien présente en tant qu’anomalie héréditaire chez le chat.

Chez celui-ci comme chez le chien, ce n’est pas un gène unique qui est à l’origine de la maladie, mais plutôt l’interaction complexe de plusieurs facteurs génétiques.

Ce dont nous sommes sûr, c’est que pour un chat ou un chien présentant une dysplasie de la hanche, chacun des parents de celui-ci sera au moins porteur sinon atteint du même défaut.

Aujourd’hui, disposant de ces informations, les éleveurs sont à même de développer un programme d’élevage afin de minimiser l’occurrence de ce problème au sein d’une race.

La dysplasie de la hanche est la maladie qui touche l’articulation de la hanche.
Dysplasie signifie qu’il y a un développement anormal du tissu concerné.
La hanche est une articulation de type « enarthrose » c’est à dire ‘sphère et cotyle’. La sphère étant la tête du fémur, venant se loger dans le cotyle qui est lui, cette dépression dans le pelvis (ou bassin), également appelée acetabulum.

Une articulation normale montre une coaptation étroite de la tête du fémur dans l’acetabulum permettant un jeu souple et efficace, les muscles puissants de la hanche et du bassin aidant au maintien global de l’articulation et autorisant un fonctionnement optimal de celle-ci.

Dans le cas d’une dysplasie, une partie de l’articulation présente une déformation qui fait que l’emboîtement de la sphère dans le cotyle se fait mal. Cela signifie que la tête du fémur, peut partiellement ou totalement, s’extraire de son logement, c’est la subluxation.

Au fil du temps, ce mouvement anormal provoque une altération chronique des os et une maladie dégénérative de l’articulation peut advenir.
Dans la majorité des cas, les deux articulations de la hanche sont touchées chez un même individu, même si l’une peut l’être plus sévèrement que l’autre.

Beaucoup de chats atteints ne sont jamais diagnostiqués. De par leur petite taille et le fait qu’ils soient moins musclés et plus agiles que les chiens, ils peuvent être dysplasiques et n’en éprouver aucun inconfort.

Chez certains chats, elle est même diagnostiquée de façon purement fortuite, à l’occasion d’une radiographie demandée pour une autre raison, par exemple.

Cette maladie est indécelable à la naissance et se développe avec la croissance du chaton.

D’autres chats atteints de dysplasie, spécialement les plus sévèrement touchés, montreront des symptômes évidents ainsi que de la douleur.
Ces chats ont une démarche raide et évitent les sauts quand ils le peuvent, ils boitent de temps en temps.

Dans d’autres cas, les symptômes peuvent n’apparaître qu’après un traumatisme comme une chute violente par exemple.

Pour les chats présentant des symptômes évocateurs d’une dysplasie, le diagnostic pourra être confirmé par une radiographie des hanches.
Le vétérinaire y verra les anomalies de l’articulation associées à cette maladie.

Parfois l’articulation est totalement luxée, il n’y a plus de contact entre le bassin et la tête du fémur.