Facultativement destiné aux éleveurs désireux de s’appuyer sur les données acquises de « la faculté vétérinaire »

Tout d’abord : le chat n’est pas un petit chien

Ensuite : il n’y a pas de dominance chez les chats. Il n’y a que des chats qui ont plus de caractère que d’autres.

Enfin : pour les comprendre un peu, il faut être un peu asocial.

Le chaton : de sa naissance à son départ de la chatterie

Au début, il dort 95% du temps et n’ouvre les yeux qu’à 9-10 jours (en moyenne car certains les ouvrent beaucoup plus tôt) et sa vision en trois dimensions ne se développe que vers l’âge de 4 semaines.

Il commence à manger vers 3-4 semaines, et peut courir, tourner et sauter à partir de 5 semaines.

Sa socialisation intraspécifique nécessite qu’il vive au moins jusqu’à 5, voir 7 semaines avec d’autres chats. Mais l’acquisition des autocontrôles, et de sa capacité à communiquer avec d’autres chats se font au cours du troisième mois de vie. En effet, s’il est sevré au plan de l’alimentation à 8 semaines, il lui reste beaucoup à apprendre sous la surveillance de sa mère.

Sa sociabilisation (vis-à-vis de l’homme, du chien etc..) doit avoir lieu entre les 2ème et 7ème semaine ; c’est le travail de l’éleveur.

La peur de l’inconnu commence vers la 6ème semaine. Là encore, le travail de l’éleveur est primordial car il doit habituer les chatons aux bruits et aux étrangetés des activités humaines. La sélection d’une mère chatte, calme et bien sociabilisée, capable de rassurer ses chatons joue un rôle important pour leur équilibre émotionnel.

A l’âge de 12 semaines, le chaton est complètement sevré. Maman n’est plus du tout gentille, et il ressent le besoin d’aller vivre sa vie ailleurs.

Cet « ailleurs » se trouve chez vous !

Le chat chez lui :

L’alimentation :

Il n’y a pas que ça dans la vie, mais c’est quand même très important, surtout quand on a besoin de devenir un bel adulte.

Le chat est un « grignoteur ». Il fait entre douze et quinze repas par jours et il est très important de respecter cette exigence éthologique. Les croquettes mises à disposition jours et nuits sont une bonne réponse technique à ce besoin car elles ne se dégradent pas, ou très peu, au cours de la journée. Malheureusement, elles sont trop sèches (10% d’eau en moyenne, à comparer avec les 75% d’eau d’une souris) et les chats n’arrivent pas à boire suffisamment pour compenser le manque d’eau. Comme ils sont originaires du désert, ils disposent d’un système urinaire capable de conserver l’eau en concentrant leurs urines. Lors de déficit hydrique chronique, comme c’est le cas avec une alimentation sèche, les urines se concentrent au point que des cristaux se forment et finissent par irriter les voies urinaires, entraînant des cystites et des urétrites qui peuvent devenir dramatiques chez le chat mâle castré.

La bonne solution pour éviter ces problèmes, est de proposer un repas humide type « sachets repas » à 80% d’eau, matin et soir à notre greffier en complément des croquettes. Idéalement, il faut y ajouter un peu, ou beaucoup selon son embonpoint, de haricots verts et/ou de courgettes. Le repas est laissé à disposition quelques heures, même si le chat a commencé à ne déguster que la sauce. Le reste sera en grande partie mangé pendant les heures qui suivent.

En pratiquant ainsi, on respecte les besoins éthologiques du chat, tout en préservant sa santé urinaire et son embonpoint.

Son univers :

Le chat vit dans un territoire très structuré qui comprend :

-Une zone de repos : C’est un lieu de tranquillité, isolé et souvent en hauteur. Il est signalé par « quelques marques de griffades ». C’est un lieu très important pour notre félin, car il contribue fortement à son équilibre psychologique. C’est là qu’il peut trouver le temps d’évacuer toutes les tensions qui le rendent si réactifs ou agressifs.

-Une zone d’alimentation : Avant d’entrer, on laisse épée, casque et bouclier, pour profiter d’un bon repas en « bonne compagnie ». Une seule condition, ne pas mettre les assiettes trop proches les unes des autres.

-Une zone d’élimination qui doit être tranquille et si possible multiple (deux litières pour un chat en deux lieux différents). Les litières doivent être tenues propres : urine et fèces tous les jours et nettoyage complet avec désinfection une fois par semaine.

-Une zone de promenade-activité-observation qui comprendra idéalement un arbre à chat, judicieusement placé près d’une fenêtre. Une roue peut être un plus très apprécié des sportifs.

Son comportement :

Le chat n’est pas un animal social. C’est un prédateur prédaté qui préfère naturellement vivre seul, même si certains vivent très bien en groupe ou même s’ennuient quand ils sont seuls.

Être un animal solitaire n’empêche pas, comme le cowboy solitaire, d’avoir et de chercher une vie de relation avec d’autres chats. Une bonne sieste ou une séance toilettage avec un collègue, une bonne bagarre avec le voisin que l’on déteste, transforment votre journée.

Les animaux des espèces sociales comme l’homme, le chien, le cheval… ont une vie de relation très structurée et coopérative, au sein d’un groupe constitué offrant un avantage de survie meilleur. Ce n’est pas du tout le cas du chat, pour qui les relations intraspécifiques sont limitées à son bon vouloir et à son intérêt propre.

Il est dit totalement égocentré, opportuniste, sensuel ou tueur cruel, bref «il est le seul animal qui accepte le confort mais rejette la servitude» (Buffon), avec lui, »le temps passé n’est jamais perdu »(Colette), mais aussi, « Les chats furent créés dans notre monde pour réfuter le dogme que toutes choses furent créées pour servir l’homme »(Froquevielle).

Animal non social, le chat ne s’éduque pas. Il est arrivé chez vous déjà élevé par sa mère et son éleveur. Il considérera toujours votre sanction punitive comme une agression injustifiée, qui justifiera pleinement ses « bêtises » prochaines.

Le chat et le vétérinaire :

Aux yeux du chat, il y a deux sortes de vétérinaires : les « pas sympathiques » et les « un peu moins pas sympathiques ».

Une visite chez le vétérinaire nécessite bien sûr une cage de transport. Choisissez la facilement démontable-remontable car nos chats ont autant de mal à en sortir chez le véto, qu’il en a eu chez vous pour y entrer. N’oubliez pas de la laver au retour de visite car elle s’imprègne du stress de notre pauvre mimi, ce qui rend une deuxième visite encore plus stressante.

Une fois le chaton arrivé à la maison, pensez à le présenter à votre vétérinaire qui vérifiera son état et conseillera les vaccins, vermifuges et antiparasitaires externes en fonction de son mode de vie.

Enfin, gardez toujours à l’esprit qu’un chat qui ne mange pas, a un problème et qu’il vaut mieux ne pas attendre pour consulter.