Le chat a des besoins alimentaires bien spécifiques. En effet, c’est un chasseur de petites proies, et un carnivore quasi exclusif. Il mange normalement des petits volumes alimentaires toute la journée (sauf quand il fait la sieste !). Son estomac est relativement petit (d’où les vomissements quand il s’est bien gavé d’un aliment qu’il aime ou quand il a mangé toute la souris d’un coup !) et son transit digestif doit être le plus continu possible

Il y a deux grandes familles de nourriture pour chat : la ration ménagère, les aliments industriels (secs ou humides).

Les humains (pas les chats !!!) ont aussi inventé des rations très modernes issues de leurs cerveaux imaginatifs : le BARF, le régime végétarien, le régime végétalien et le régime vegan.

La ration ménagère était typiquement le mode d’alimentation le plus répandue avant que l’industrie agro-alimentaire ne s’en mêle.
Elle se composait souvent des restes du repas familial agrémenté des parures de viande ou de poisson, et pourquoi pas, de mou, quand le boucher en donnait. Les chats y trouvaient probablement leur compte, surtout quand, ayant accès à l’extérieur, ils pouvaient l’enrichir de proies naturelles entières (oiseaux, rongeurs).

Aujourd’hui, cette ration s’est modernisée, les personnes privilégiant ce type d’alimentation ayant souvent tendance à assimiler nourriture industrielle et pauvreté qualitative (ce qui n’est pas toujours faux). Elle a l’avantage de permettre le choix des ingrédients et de mieux en contrôler la qualité. De plus, comme c’est un aliment humide, elle permet de mieux hydrater le chat et de mieux contrôler l’apport énergétique quotidien.

Elle présente cependant quelques inconvénients. D’abord, elle présente les mêmes inconvénients que l’aliment humide industriel : dégradation à l’air ambiant et odeurs désagréable. Il faut donc la préparer et la présenter en petites quantité régulièrement dans la journée.

De plus, il faut calculer les rations et les adapter en fonction des différentes sources de protéines utilisées. Bœuf, volailles, poissons ne sont pas équivalentes en qualité nutritionnelle et peuvent s’équilibrer sur une semaine (même principe que pour le BARF).

Enfin, elle peut difficilement être préparée à l’avance ou alors en très grande quantité pour être congelée. Son stockage est donc compliqué et sa conservation à l’air libre ne dépasse pas quelques heures.

La ration ménagère donne cependant bonne conscience au maître qui s’implique affectivement dans la préparation de ce menu sur mesure, composé d’aliments de qualité irréprochable…

Les aliments du commerce

Les croquettes sont une solution simple et facile de nourrir son chat. Leur structure sèche et stabilisée permet au chat de disposer d’un aliment propre et appétent toute la journée, ce qui convient bien à son comportement de grignoteur qu’il faut respecter.

La fabrication des croquettes fait intervenir des matières premières d’origine animales (viandes, graisses) ou végétales (tourteaux = résidus de l’extraction de l’huile riches en protéines végétales), des agents de texture (en général de l’amidon) et des compléments (vitamines, minéraux, facteurs d’appétence).

La technique de fabrication comprend en général des phases de chauffe qui détruisent les acides aminés, les Acides Gras Essentiels, et les vitamines. Tous ces éléments seront pulvérisés sur les croquettes à la fin de la fabrication pour réaliser les apports nécessaires à l’animal.

Si le fabriquant fait bien son travail, la croquette est un aliment équilibré qui respecte les besoins comportementaux et nutritifs du chat.

Son principal défaut, est qu’elle constitue un aliment sec qui ne contient que 5 à 10% d’eau. Une souris est constituée de 70% d’eau ! Le chat n’arrivera pas à boire suffisamment d’eau pour couvrir ses besoins quand il n’a que des croquettes à disposition. Il ne boit que 2 ml d’eau par gramme de matière sèche avec les croquettes, alors qu’il « mange » 4 ml d’eau par gramme de matière sèche avec un aliment humide. La conséquence est qu’il subit un déficit hydrique chronique (qu’il supporte car originaire du désert), mais qui aura tendance à favoriser la formation de calculs urinaires.

Le deuxième inconvénient des croquettes est que l’agent de texture (indispensable à sa fabrication) contient des glucides mal digérés par le chat.

Enfin, la croquette est trop riche en calorie pour les besoins du chat. En effet, une croquette contient 3 à 4,5 Cal/g, alors qu’un aliment humide contient 1 Cal/g. Si on veut éviter que notre chat ne devienne trop gros, il faudra réduire la quantité d’aliment distribué de façon drastique à la grande insatisfaction du chat.

Actuellement, on conseille de résoudre ce problème en offrant aux chats, une alimentation mixte associant croquettes, aliment humide et légumes.

Les aliments humides industriels sont, comme les croquettes, composés de matières premières préparées et mélangées, puis additionnés d’agents de texture (cette fois plutôt de type gelée, de vitamines et de minéraux).

Ils ont l’avantage d’être plus appétent, plus riche en eau et moins riches en énergie, mais ils se conservent mal à l’air ambiant et peuvent rapidement devenir malodorants.
On ne peut donc les laisser à disposition toute la journée, ce que n’apprécient pas notre grignoteur !

Ainsi, la combinaison croquettes à disposition pour la journée + repas humide (en petit volume sous peine de vomissements…) deux fois par jours constitue une solution acceptable pour le chat en matière d’apport d’eau et de calories respectueuse de son habitus alimentaire. On peut même encore diminuer son apport énergétique en laissant à sa disposition des légumes (haricots verts, courgettes etc…) qu’il pourra grignoter à volonté.

Le BARF (Bones And Raw Food ou Biologicaly Appropiate Raw Food) a été initialement proposé comme alternative à l’alimentation industrielle. Ce type de régime est basé sur la distribution d’aliments crus (viandes, abats, poissons, os, fruits, légumes, produits laitiers et compléments alimentaires) dont les qualités nutritionnelles diverses s’équilibrent sur une période de temps donnée (une semaine…). Comme pour une ration ménagère classique, un régime BARF doit être calculé et équilibré sur une semaine, ce qui nécessite du temps et une bonne connaissance des besoins du chat.

Il est apparu dans le commerce des aliments dits BARF surgelés. Il s’agit en général de broyats de viandes, d’os et d’abats. Leur étiquetage en général sommaire rend difficile ou même impossible de calculer la ration et de leur associer les compléments alimentaires nécessaires à un bon équilibre des apports.

Le régime BARF, tel qu’il est commercialisé actuellement, n’est pas vraiment équilibré et, mal utilisé, conduit souvent à des problèmes de carences ou d’excès en composés minéraux, vitamines etc… Il est, de plus, pas ou très peu contrôlé sur la provenance des viandes qu’il propose et des cas de contamination bactériennes, notamment par des salmonelles (dangereuses non seulement pour les chats mais aussi pour leurs propriétaires !) ont été prouvés.

On trouve des salmonelles dans 80% des échantillons de poulets crus et 30% des fèces de chiens mangeant du BARF.

Bien équilibré et calculé au niveau des composants alimentaires, bien contrôlé au niveau de la qualité sanitaire des viandes utilisées, le BARF peut être bénéfique. Dans le cas contraire, il se révèle potentiellement dangereux pour nos chats et nous même !

Les régimes végétariens excluent la chair des animaux dans les rations. Pour nourrir un carnivore strict, ce type de ration demande une adaptation très poussée. Il ne suffit pas de dire qu’il faut simplement remplacer les protéines animales par des protéines végétales.

Le chat est un carnivore strict. Il préfère naturellement des aliments composés de 50% de protéines, 40% de lipides et 10% de glucides, ce qui correspond approximativement à la composition de ses proies naturelles : les souris.

Les protéines représentent son besoin alimentaire principal et il est naturellement exigeant dans ce domaine. Inutile de lui présenter de la viande qui n’est pas 100% animale, son odorat détectera immédiatement ces protéines végétales qu’il digère mal et il boudera votre « viande ».

Les besoins en protéine ne sont pas que quantitatifs. Leur qualité est primordiale. Ces protéines doivent avoir certaines qualités pour pouvoir répondre aux besoins nutritionnels de ce carnivore. Notamment, elles doivent contenir un certain nombre d’acides aminés dit essentiels (AAE) que le chat n’est pas capable de synthétiser, mais qui lui sont indispensables.

Ainsi, la lysine, la cystéine, la méthionine, l’arginine et le tryptophane sont insuffisamment présentes dans les protéines végétales pour répondre aux besoins du chat.

La taurine n’existe que dans les protéines animales et sa carence peut se révéler dramatique (tout particulièrement pour nos abyssins !).

Les lipides, ou matières grasses, sont le deuxième aliment important de la ration du chat.

Les graisses sont la source énergétique de référence pour lui, et participent pleinement à l’appétence de sa nourriture. Les lipides sont de deux sortes : les AGS (Acides Gras Saturés) et les AGI (Acides Gras Insaturés). Les AGS forment la principale source d’énergie rapidement utilisable, tandis que les AGI ont un rôle plus structurel. En plus d’apporter de l’énergie, les lipides apportent des Acides Gras dit Essentiels (AGE) que le chat n’est pas capable de synthétiser (comme les AAE). Ils doivent donc être trouvés dans l’alimentation.

Parmi eux, l’acide arachidonique ne se trouve que dans les muscles des proies. La DHA ne se trouve que dans le cerveau des proies des chats ou avec la DHA dans les huiles de poisson. Ces molécules sont très importantes pour le développement du système nerveux des chatons.

Comme pour les protéines, ces AGE ne se trouvent pas, ou en quantité insuffisantes dans les végétaux, pour subvenir aux besoins des chats.

Enfin, vitamines et minéraux trouvés dans les végétaux ne conviennent pas aux chats (quantités insuffisantes, formes chimiques non utilisables…) et le régime végétarien devra en tenir compte.