La gestion des chaleurs chez la chatte est parfois un véritable casse-tête pour l’éleveur. Qu’il y ait un mâle ou qu’il n’y en ait pas ne change pas grand-chose au problème, alors il est parfois tentant d’envisager la contraception orale.
Si cette technique peut sembler séduisante, tout éleveur devrait connaître les risques inhérents à l’utilisation des progestagènes de synthèse.
Ces risques sont particulièrement élevés chez la chatte, et se vérifient dans la grande majorité des cas.
On constate souvent, et ce parfois dès l’âge de cinq ou six ans, chez une chatte qui a pris la pilule de façon épisodique ou régulière, l’apparition de  » boules » ou nodules dans le tissu mammaire.

Il faut savoir que chez le chat, les tumeurs mammaires sont très agressives, c’est-à-dire qu’elles évoluent très rapidement, et sont malignes dans 90% des cas (contre 50% chez le chien).

La thérapeutique de choix reste la chirurgie, qui doit être pratiquée le plus rapidement possible après constatation de la présence des tumeurs.

Agir à un stade précoce, c’est donner le maximum de chances à votre animal.
L’autre risque lié à l’utilisation de la pilule chez la chatte c’est le pyomètre, c’est-à-dire l’infection de l’utérus.
Sa fréquence est moindre, mais il n’est pas moins négligeable puisque qu’il peut lui aussi, conduire au décès de l’animal.

Les signaux d’alerte sont bien sûr des pertes au niveau de la vulve, une soif augmentée, un appétit en baisse.
Inutile d’attraper votre thermomètre, le pyomètre ne donne pas de fièvre.
Le pyomètre est considéré comme une urgence vétérinaire, car si l’utérus se rompt, l’écoulement de son contenu dans l’abdomen provoquera une septicémie.

Le traitement est là aussi chirurgical, et consiste en l’ablation totale de l’utérus et des ovaires.

Enfin, l’utilisation des progestagènes peut induire un diabète.

Si votre chatte a pris la pilule à une époque de sa vie, palpez régulièrement ses tétines, au moins une fois par mois, et à la moindre  » boule » n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire.

Maintenant que nous avons exposé les risques liés à la contraception chimique, explorons les alternatives.
Si vous n’êtes pas prêt à faire une portée par an avec votre chatte, il est peut-être judicieux de la faire stériliser, sinon votre vie va vite tourner au cauchemar!

S’il n’en est pas question, il vous reste une solution.
En effet, la particularité de l’ovulation chez le chat, c’est qu’elle est déclenchée par l’accouplement.
Or dès qu’il y a ovulation, il y a installation d’un corps jaune au niveau de l’ovaire, et donc une mise au repos hormonal de celui-ci.
Et ce, qu’il y ait fécondation ou non.
Le but de la manœuvre, c’est donc de provoquer l’ovulation de votre chatte, mais pas sa fécondation.
Dès les premiers symptômes de chaleurs chez celle-ci, armez vous d’un coton-tige. De l’autre main, prenez mademoiselle par la peau du cou (faites-vous aider si vous n’avez pas l’habitude), et à l’aide de votre coton-tige tentez de reproduire le plus fidèlement possible ce que le premier matou venu se ferait un plaisir d’accomplir.
Vous renouvellerez le traitement à raison de trois fois par jour, pendant au moins trois jours. Cette opération vous garantit un mois et demi, voire plus de tranquillité!
Si ça vous semble trop  » barbare », une autre possibilité consiste à faire pratiquer par votre véto une injection d’hormone (gonadotrophine chorionique) qui déclenchera l’ovulation, et n’aura pas d’effet secondaire sur la santé de minette.

Ce qu’il faut retenir ici, c’est que la pilule est très mal supportée chez le chat, et que les pathologies qu’elle provoque sont disproportionnées en regard du « confort » qu’elle procure.